La vie en Espagne - Mon retour d’expérience

malaga vie en espagne idyllique

Tu rêves de soleil, de siestas et de tapas? L’Espagne te fait de l’œil ? C’est peut-être le moment de faire tes valises. Mais avant de t’installer au pays du Flamenco, mieux vaut savoir comment est la vie en Espagne. Après avoir vécu à Madrid, Mallorca et Barcelone, je peux te raconter mon aventure d’expatriée sans filtres. Que tu sois freelance en quête d’un cadre de vie inspirant, jeune actif attiré par l’aventure, ou simplement curieux de découvrir la vie de l’autre côté des Pyrénées, cette histoire est pour toi. ¡Vamos!

Ces petits riens qui me font kiffer la vie en Espagne

Le soleil presque toute l’année

Venant de Nantes, la différence de température a été l’un de mes plus grands kiffs en arrivant en Espagne. En France, les parapluies faisaient partie de mon quotidien. Ici, le soleil règne en maître presque toute l’année. Bien sûr, il pleut parfois (et heureusement, la terre en a besoin), mais quelle différence avec la Loire-Atlantique et la région parisienne. 

Pendant que ma famille ou mes amis dépriment sous la grisaille, je profite d’un ciel dégagé, d’un verre en terrasse en hiver, de randonnée en tee-shirt en février, … et je me dis que j’ai fait le bon choix. 

Et niveau humeur, ça change tout! Quand tu te réveilles avec un ciel bleu, sans nuage, le sourire se dessine sans difficulté sur ton visage. 

Après, si tu veux bosser et que tu sais qu’il fait un super temps dehors, ça peut démotiver. Mais c’est le prix à payer d’une vie en Espagne. Et je le paye allègrement. 

La vie dehors

Le mode de vie en Espagne, c’est à l’extérieur. Les rues sont toujours animées, les terrasses pleines, et cette ambiance… impossible de résister. C’est comme si les Espagnols avaient décidé collectivement que les intérieurs, c’était juste pour dormir.

Pourquoi rester enfermé quand tu peux siroter une cerveza à 2€ avec des tapas qui t’arrivent gratuitement? Tu commandes un verre et hop, on te sert une petite assiette de patatas bravas ou de jamón. C’est la magie de la vie en Espagne!

Ce qui m’a totalement bluffée, c’est de voir les terrasses bondées, même en janvier! Là où mes amis français s’enferment au chaud, ici, on sort juste un petit gilet et la fête continue. Les restaurants installent des chauffages d’extérieur pour que la vie sociale ne s’arrête jamais. 

Et il n’y a pas que les jeunes célibataires qui en profitent. Les enfants jouent sur les places ou les ramblas pendant que les parents discutent en terrasse. Même les mamies profitent, parfois même après les coups de minuit. 

Las fiestas de los pueblos

Je te l’accorde, les fêtes de villages ne sont pas une spécialité espagnole. En France aussi, il y en a. Mais ici, elles revêtent une autre dimension. Las fiestas de los pueblos sont plus savoureuses, plus vivantes, plus festives… Est-ce mon statut d’étrangère qui leur donne ce côté exotique ? Peut-être, mais la différence est réelle!

Et quand je dis pueblos, ça ne se limite pas aux petites bourgades de 500 habitants. Les grandes métropoles comme Barcelone ou Madrid ne sont pas en reste. Tu verras des quartiers entiers transformés, des rues décorées, des bars qui s’ouvrent complètement sur l’extérieur, des scènes improvisées à chaque coin de rue. En France, ces moments de fête collective se déroulent souvent au 21 juin pour la Fête de la Musique. Après plus rien. Dans les villes espagnoles, c’est pratiquement tous les mois, de mai à octobre! Tu te balades tranquillement un samedi après-midi, et soudain, tu tombes sur un défilé, une procession, un concert ou des gens qui dansent dans la rue.

fiesta de los pueblos a barcelone

La chaleur humaine

Les Espagnols sont beaucoup plus chaleureux, c’est indéniable! Tu vas au primeur du coin et les vendeurs t’accueillent avec des « cariño », « guapa », « mi amor »… Ces petits mots affectueux te font te sentir bien dès les premières secondes.

Cette simplicité dans les relations humaines est l’un des aspects que j’apprécie le plus dans la vie en Espagne. Même quand tu ne parles pas parfaitement la langue, les gens font l’effort de te comprendre, avec des sourires et cette patience qui n’existe pas en France.

💡 C‘est peut-être un peu moins le cas à Madrid, où les gens peuvent parfois être un peu plus « pijo » (snob). Mais même là-bas, la chaleur humaine reste bien plus présente qu’à Paris ou dans d’autres grandes capitales européennes. 

Un coût de la vie (globalement) inférieur

Sans surprise, le coût de la vie en Espagne est moins élevé. La bière à 2€, les tapas offertes dans certains bars (surtout en dehors des métropoles), les cigarettes 50 % moins chères qu’en France, … Ça fait plaisir. D’ailleurs, si tu viens vivre en Espagne, tu devras régulièrement ramener des cartouches de clopes à tes potes ou tes amis fumeurs. Perso, mon père me demande une cartouche à chaque fois, sans exception. 

Mais attention, pour l’un des plus gros postes de dépense (aka le logement), la différence n’est pas si frappante. La moyenne est à 14 € au mètre carré dans les deux pays. Mais c’est une moyenne. Et globalement, je trouve que ça reste moins cher en Espagne où les loyers les plus élevés sont à Madrid (19 € /m2). En France, c’est en Ile-de-France (#nokidding) où ils s’élèvent à 23 €/m2 en moyenne. Ça peut monter bien plus haut. 

À côté, il y a aussi le salaire espagnol qui est moins élevé (environ 20%). Donc niveau pouvoir d’achat, il n’y a pas une grosse différence si tu as un contrat de travail ou des clients espagnols. Par contre, si tes clients sont français, c’est tout bénéf pour toi. 

L’ouverture d’esprit

Sur certaines thématiques, les Espagnols sont hyper progressistes. 

Par exemple, les femmes espagnoles sont plus indépendantes, elles n’hésitent pas à s’affirmer. À tel point que l’Espagne est aujourd’hui l’un des pays les plus féministes d’Europe. Preuve en est, le taux de féminicide est deux fois moins élevé qu’en France. Et dès qu’il y a un dérapage, c’est la société toute entière qui réagit. 

Idem pour l’homosexualité. C’est clairement le pays le plus ouvert. Des quartiers entiers et des arrêts de métro affichent fièrement les couleurs symboles LGBT. Alors certes, il y a des abus et des intolérances. Mais proportionnellement à la France, ça n’a rien à voir.

La vie en Espagne et ses travers

Pour te présenter une vision objective de la vie en Espagne, je ne peux pas passer à côté certaines limites liées à l’expatriation. 

Une nostalgie de la cuisine française

Ah, la gastronomie française… Mon talon d’Achille depuis que j’ai posé mes valises en Espagne! Les viennoiseries espagnoles ne rivalisent pas. Tu chercheras en vain ces boulangeries à chaque coin de rue – ici, ce sont les bars qui règnent. Et quand tu dénicheras un croissant, il sera nappé d’une couche de sucre glacé qui te fera grincer des dents.

Le pain espagnol? N’en parlons même pas… Rien à voir avec notre baguette croustillante qui craque sous la dent ou ces miches rustiques au levain. Cette texture, ce goût, cette odeur qui embaume toute la maison… difficile à retrouver ici!

Ma liste de « trésors perdus » s’allonge: les Petits Lu du goûter, la grenadine pour les soirées d’été, les galettes bretonnes ou la brioche du dimanche après-midi et cette moutarde qui relève parfaitement n’importe quel sandwich. Ces petites douceurs françaises sont devenues mes objets de contrebande préférés. D’ailleurs, quand je rentre en France, j’essaye de remplir ma valise. 

La vie en Espagne m’a appris à savourer différemment. J’apprécie désormais la tortilla, les churros et le jamón ibérico. Mais cette petite flamme nostalgique pour les saveurs françaises ne s’éteindra jamais complètement. C’est aussi ça, l’expatriation : ce mélange doux-amer entre découvertes culinaires exaltantes et petites nostalgies gourmandes!

Des galères administratives

En France, on n’est pas super lotis non plus côté paperasse, mais l’administration espagnole, c’’est un niveau supérieur de patience et de persévérance. Quand tu débarques comme expatriée, tu dois affronter une montagne de documents, de tampons et de signatures. Et tout devient plus compliqué quand tu ne maîtrises pas parfaitement la langue.  Tu te retrouves à jongler entre le NIE (numéro d’identité d’étranger), la Sécurité sociale, l’ouverture d’un compte bancaire et le contrat de location… sans comprendre la moitié des termes juridiques qu’on te balance!

👉 Mon conseil : arme-toi de patience, prépare tous tes documents en triple exemplaire, et si besoin, trouve un·e ami·e espagnol·e qui peut t’aider avec les traductions. 

La vie en Espagne vaut largement ces moments de frustration, mais autant être préparé au choc administratif qui t’attend!

La barrière de la langue

Si tu parles pas espagnol, ça peut être vraiment compliqué de t’intégrer pleinement à la vie locale. J’ai remarqué que beaucoup de Français restent confortablement dans leurs bulles d’expatriés, se retrouvant dans les mêmes bars, fréquentant les mêmes cercles. La facilité, quoi!

Personnellement, je trouve ça dommage de s’expatrier pour recréer une mini-France sous le soleil espagnol. Après, chacun fait comme il veut, et je comprends que les obstacles à l’apprentissage d’une nouvelle langue peuvent sembler gigantesques pour certains. Ces conjugaisons, ce vocabulaire, ces expressions idiomatiques… c’est un sacré défi!

J’ai galéré au début, avec mon espagnol scolaire et mes « ¿cómo se dice…? » à répétition. Mes premiers mois, j’étais épuisée. Quand je comprenais enfin une phrase, et que j’étais prête à répliquer, mon assistance espagnole était déjà passée à un autre sujet. La frustration totale ! Mais quel sentiment de victoire quand j’ai réussi à participer à des conversations, quand j’ai résolu des démarches administratives sans aide ou quand j’ai fait rire des Espagnols avec une blague en leur langue. 

Pour vivre l’expérience à 100%, il faut accepter de sortir de sa zone de confort linguistique. Oui, tu vas faire des erreurs, parfois hilarantes, parfois gênantes. Mais ces efforts sont récompensés par une intégration plus profonde et une compréhension plus riche de ta terre d’accueil.

Prêt à t’adapter pleinement à la vie Espagne ? 

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