Freelance : l’art de mieux gérer son argent

freelance et argent

Partir en vacances à tout moment, gagner 10 fois plus qu’un salarié, travailler sur un transat au bord de la plage, … Les idées reçues sur la vie de freelance ont la vie dure. Et si c’est vrai que les travailleurs indépendants gagnent en liberté temporelle et spatiale, la liberté financière est loin d’être atteinte. Bien au contraire ! Entre les revenus irréguliers, la peur du manque et une anxiété grandissante, le revers de la médaille est parfois lourd à porter. Je te partage justement toutes les leçons apprises au cours de ma petite expérience de freelance par rapport à l’argent. 

Ton argent de freelance et ton argent perso, tu sépareras

Première leçon : l’argent que le freelance gagne à chaque mission n’est pas son argent. Parce qu’entre les cotisations sociales, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), l’impôt sur le revenu, l’achat de matériel, le recours à des prestataires… il y a une grosse marge entre ton chiffre d’affaires et ton revenu. 

Alors commence par faire le point sur tous tes frais professionnels. Tu peux utiliser une feuille de calcul Excel ou un logiciel de comptabilité pour avoir une vision claire de tes sorties d’argent. 

Et pour éviter les erreurs, n’hésite pas à te faire accompagner par un gestor. 

Au-delà de la connaissance de tes charges pro, tu dois aussi organiser tes comptes bancaires. Ça veut dire, avoir un compte dédié à ton activité professionnelle afin de séparer les frais liés au freelancing et ton argent perso. 

Ton rapport à l’argent tu amélioreras

Depuis que je suis freelance, mon rapport à l’argent a totalement évolué. N’ayant jamais roulé sur l’or, j’ai une grosse peur du manque qui s’accroche à moi. Mais en tant qu’indépendant, les revenus irréguliers, l’instabilité des missions et l’absence de certitude quant au futur font partie du quotidien. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreux talents n’osent pas se lancer. 

Heureusement pour moi, ma soif de liberté a été plus grande que mon besoin de sécurité financière. En revanche, ma peur, elle était toujours là. Prête à dégainer à la moindre baisse d’activité. Et puis avec le temps, j’ai pu la maîtriser (même si elle n’est pas totalement contrôlée). Voilà ce que ça m’a permis d’apprendre :

  • L’argent est un flux : c’est sans doute la meilleure leçon que j’ai apprise sur l’argent en tant que freelance. Les missions vont et viennent, l’argent aussi. Il y a des périodes moins actives que d’autres, mais j’arrive toujours à trouver des clients. Et les revenus tombent, ils s’accumulent, ils sont dépensés, ils reviennent, et ainsi de suite. 
  • Un mauvais mindset entraîne de mauvaises décisions : lorsque je me sens en insécurité financière, je fais généralement de mauvais choix, comme accepter une mission qui ne me plaît pas. Alors dès que je sens qu’elle pointe le bout de son nez, je réfléchis à deux fois avant de prendre une décision. 
  • Toutes les dépenses ne sont pas mauvaises : ayant longtemps été limitée financièrement, j’ai tendance à être assez économe. Encore plus lorsqu’il s’agit de gros montants. Or, il y a certaines dépenses qui peuvent te faire gagner de l’argent. Parfois, il ne faut pas hésiter à investir pour amasser encore plus d’oseille. Alors ça peut être des investissements financiers, mais aussi éducatifs. 

Finalement, c’est grâce au freelancing que je n’ai plus peur de manquer d’argent (enfin, la plupart du temps). 

La gestion budgétaire, tu apprendras

Avec des revenus en dent de scie, le freelance a souvent plus de mal à gérer son argent que le salarié. D’où l’importance de se montrer ultra rigoureux dans sa gestion financière. Tu l’auras compris, le b.a.-ba, c’est la séparation des finances perso et pro. Mais c’est pas suffisant ! Encore faut-il savoir gérer son budget personnel. 

La première chose à faire, c’est d’identifier toutes tes sorties d’argent. Et là, tu notes celles qui sont obligatoires, fixes, variables, non obligatoires, exceptionnelles, superflues, etc. Pour avoir une vision claire, je te conseille d’analyser ton compte bancaire sur au moins 3 mois (et idéalement 1 an pour ne rien oublier). 

Partant de cet état des lieux, tu peux définir ton budget : 

  • Les charges fixes ; 
  • Les charges variables ; 
  • Les loisirs (pense à te fixer une limite pour éviter de tout dépenser) ; 
  • L’épargne (précaution et projet) ; 
  • L’investissement. 

Tu peux utiliser des enveloppes pour bien répartir tes deniers (c’est encore plus utile si t’es très dépensier). 

Les imprévus, tu anticiperas

Parmi les postes de dépenses à ne surtout pas oublier dans ta planification budgétaire, il y a l’épargne de précaution. Et oui, en tant qu’auto-entrepreneur, ton niveau de revenu n’est pas forcément stable. Il y a des périodes où les missions s’enchaînent (à tel point que tu frises le burn out). Et d’autres où c’est le calme plat. Alors plutôt que de sauter sur toutes les missions qui se présentent à toi, anticipe ces périodes de vache maigre grâce à un bon matelas de sécurité. En moyenne, il correspond à 6 mois de salaire. Si t’as vraiment peur de manquer, tu peux aller un peu plus haut. Mais pas trop non plus pour éviter de perdre une partie de ton pécule à cause de l’inflation. 

Au-delà de l’instabilité au niveau des rentrées d’argent du freelance, la vie peut aussi apporter son lot de surprises en termes de sorties d’argent ; un ordinateur qui tombe en rade, un accident de voiture, un dégât des eaux, une amende pour excès de vitesse, …

Et là encore, ton épargne de précaution te permet d’y faire face avec plus de sérénité. 

Tes tarifs, tu augmenteras

Le rapport du freelance à l’argent est souvent très complexe. D’autant plus si tu adores ce que tu fais et que tu trouves ça facile. Il est alors difficile de percevoir la valeur financière de ton travail aux yeux de ton client. On se dit : “Mais c’est beaucoup trop cher ! ”, “Qui peut bien payer pour ça !”

Du coup, on propose des tarifs aux rabais, et on n’ose pas augmenter ses prix. Grave erreur ! Déjà si ton prospect ou client prend le temps de discuter avec toi, c’est parce qu’il a vraiment besoin de tes services. Et surtout, au fil du temps, ton expertise s’affine, la valeur que tu apportes augmente. Il est donc tout naturel que tes tarifs en fassent autant. 

L’investissement, tu diversifieras

Une fois que tu commences à bien gagner de l’argent en freelance, n’hésite pas à investir. Que ce soit pour atteindre la liberté financière, générer un complément de revenu ou simplement ou anticiper la retraite (parce qu’elle sera certainement légère, voire inexistante à ton âge de départ à la retraite). Mais attention, car il y a jouer au casino et investir intelligemment. 

D’abord, avant d’acheter des actions, des ETF, des immeubles de rapport, des bitcoins ou tout autre produit financier, tu dois identifier ton profil investisseur. L’idée, c’est de mieux connaître tes objectifs et ton aversion au risque pour investir dans des actifs qui te correspondent. Si tu as une grosse peur du manque non résolue, ne vas pas acheter la dernière crypto à la mode parce qu’untel t’a dit que c’était ultra rentable. Achète toujours en fonction de toi ! 

Ensuite, si tu veux minimiser les risques, tout en obtenant un certain rendement, le mieux c’est de diversifier (toujours en fonction de ton profil investisseur). Par exemple, tu peux acheter des obligations, des actions françaises, des parts de SCPI et un peu de cryptos. 

 

Prêt à concilier freelancing et rapport à l’argent sain ? 

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